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Les textes de la semaine : Chabbat SHELAH-LEKHA

Résumé de la Paracha SHELAH-LEKHA

Moïse envoie douze espions en Canaan. Ils sont de retour quarante jours plus tard porteurs d’une grappe de raisins, d’une grenade et d’une figue qui témoignent de la générosité de la terre.

Mais dix d’entre eux ajoutent que ses habitants sont des géants, qu’ils seraient des combattants « plus forts que nous » ; seuls, Caleb et Josué plaident pour que la terre de Canaan soit conquise suivant l’ordre de D.ieu.

Le peuple se plaint, semblant préférer le retour en Egypte. D.ieu décrète alors que l’entrée d’Israël en Terre Promise sera retardée de quarante ans, temps pendant lequel toute la génération s’éteindra. Pris de remords, un groupe de Juifs attaque, contre la volonté de Moïse, la montagne qui borde la frontière : il est défait par les Amalécites et les Cananéens.

Les lois des ména’hot sont données ainsi que le commandement de consacrer à D.ieu une portion de la pâte (la 'hallah), lorsque l’on fait le pain.

Un homme viole le Chabbat en ramassant du bois : il est mis à mort. D.ieu ordonne de placer des franges (tsitsit) aux quatre coins de nos vêtements pour qu’elles nous soient un rappel d’accomplir Ses commandements, les Mitsvots.

 

Les quiz de la semaine

 

1. Qui a construit la ville de Hébron?
2. Combien de personnes portèrent la grappe de raisin?
3. Pourquoi le pays avait paru « dévorer ses habitants » ?
4. Outre la faute des explorateurs, quelle autre faute causa l’errance de 40 ans dans le désert?
5. La nuit où les enfants d’Israël pleurèrent correspond à une date mémorable du calendrier, laquelle ?

Commentaire de la Paracha SHELAH-LEKHA

Texte: Bamidbar 13:1-15:41

La paracha de cette semaine, décrit le désespoir du peuple d’Israël face au rapport inquiétant des explorateurs envoyés par Moïse en Terre promise. Ces derniers décrivent un pays peuplé de géants et de villes fortifiées. Le peuple panique. Il s’effondre. Et la Torah nous dit : “Le peuple éleva la voix et pleura cette nuit-là” (Vatissa kol aeda) (bamidbar, 14 :1).
Ce verset n’est pas qu’un détail émotionnel. Il contient une expression précise que la Torah emploie dans des moments très particuliers : “élever la voix et pleurer”. C’est le cri que pousse Agar lorsqu’elle pense que son fils va mourir. C’est celui d’Esaü lorsqu’il comprend qu’il a définitivement perdu la bénédiction de son père. C’est aussi celui de Jacob lorsqu’il rencontre Rachel, avec l’intuition douloureuse qu’il ne pourra jamais vraiment l’avoir pour lui seul. Ce type de pleur n’est pas une simple tristesse passagère. C’est le cri du désespoir, celui d’un avenir que l’on croit à jamais perdu. Le peuple d’Israël, cette nuit-là, est submergé non par une simple peur, mais par une conviction profonde : “Nous n’y arriverons jamais. Nous n’aurons jamais cette terre.”
Et que fait le peuple dans cet état ? Il commence à évoquer l’Égypte. D’abord comme un lieu lointain où il aurait mieux valu mourir. Puis, peu à peu, l’Égypte prend plus de place dans leur esprit. Jusqu’à cette phrase terrible : “Prenons un chef et retournons en Égypte.” Le fantasme est complet. L’avenir est abandonné, le passé devient leur nouvel espoir.
Mais ce qui est remarquable, c’est que même le désespoir utilise l’imagination. Le peuple se met à réinventer le passé, à se convaincre que l’Égypte – pourtant terre d’esclavage – était un endroit meilleur. Voilà le piège : croire que l’on est “réaliste” en renonçant à l’avenir, alors qu’en vérité, on imagine tout autant… mais dans la mauvaise direction.
Que nous enseigne cette paracha ? Que l’imagination est un outil puissant, mais à double tranchant. Dirigée vers le passé, elle devient nostalgie destructrice. Dirigée vers l’avenir, elle devient source d’espoir, de courage et de transformation.
La vraie question n’est donc pas : « Faut-il espérer ou non ? », mais plutôt : « Où allons-nous choisir de tourner notre imagination ? » Dans les regrets ou dans la promesse ? Dans la fuite ou dans la construction ?
À l’heure où le moyen orient vit des événements dramatiques, essayons de ne pas idéaliser le passé parce que l’avenir semble effrayant. Et surtout, même au cœur de l’inquiétude, gardons vivante cette force intérieure qui nous pousse à croire en des jours meilleurs, pour nous, pour nos proches, et pour tout le peuple d’Israël.

d’après Rav Fohrman  https://www.alephbeta.fr

 

Commentaire de la Haftara SHELAH-LEKHA

Texte: Vayichlah Yéhochoua. Yéhouchoua 2:1-24

La haftara de cette semaine est tirée du livre de Josué. Elle raconte l’histoire de deux espions envoyés en éclaireurs à Jéricho, alors que le peuple d’Israël s’apprête à entrer en Terre promise. Ils trouvent refuge chez une femme nommée Rahav, une prostituée, qui va pourtant se révéler comme l’un des personnages les plus nobles du Tanakh. Elle cache les deux hommes, les protège, et leur confie : « Nous avons entendu que l’Éternel a asséché devant vous les eaux de la mer Rouge… notre cœur s’est liquéfié, et il ne reste plus de courage en aucun de nous face à vous. »(2 :10-11)
Ces mots ne sont pas une simple déclaration de peur. Ils expriment une véritable ouverture spirituelle. Rahav, qui n’a rien vu de ses propres yeux, a su entendre. Elle n’a pas simplement reçu une information : elle en a saisi la portée profonde. Et lorsque l’occasion s’est présentée elle a agi.
Cette idée est développée par les Sages du Talmud (Zevachim 116a), à propos d’un autre personnage : Yitro, le beau-père de Moïse, qui, lui aussi, « entendit » ce que Dieu avait fait pour Israël. Rabbi Eliezer commente : « Il a entendu le miracle de la mer Rouge » – le même que celui évoqué par Rahav. Et pourtant, souligne le Talmud, alors que les rois cananéens sont eux aussi saisis de crainte à l’écoute de ces miracles, seule Rahav réagit autrement. Eux sont paralysés ; elle, au contraire, agit. Elle choisit de croire, de protéger, d’entrer dans une alliance.
Ce que Rahav a entendu, tout le monde l’a entendu. Mais elle est la seule à se laisser transformer. Et c’est là peut-être la leçon essentielle à tirer de cette histoire : ce n’est pas ce que l’on vit qui nous change, mais la manière dont on le perçoit. Rahav nous enseigne qu’on peut choisir d’écouter autrement, que l’espérance n’est pas l’ignorance du danger, mais le courage d’agir malgré lui. Même lorsque tout semble perdu, même quand notre passé semble nous enfermer, nous pouvons faire ce choix : croire que l’histoire n’est pas finie.
À l’heure actuelle, alors que le monde est saturé de récits inquiétants et d’images bouleversantes, le message de Rahav résonne avec force. Nous aussi, nous « entendons » chaque jour les nouvelles. La vraie question est de savoir ce que nous faisons de tout cela. Allons-nous rester paralysés, ou aurons-nous, à son image, la force de nous engager, de protéger, de croire encore en un avenir heureux ? Car c’est cela, la vraie foi : transformer ce que l’on entend en espérance active, même dans l’incertitude

d’après sources diverses/  

 

Réponses aux quiz

1.V. 13 :22. Ham le fils de Noé.
2. V. 13 :23. Huit.
3.V.13 :32. De nombreux décès eurent lieu parmi les cananéens afin qu’ils ne se rendent pas compte de la présence des explorateurs.
4.V.14 :33. La faute du veau d’or.
5.Le 9 av. En effet :
- le 20 Iyar le peuple quitte Har Sinaï et se déplace pendant 3 jours.
- le 22 Iyar, ils revendiquent de la viande et en ont pour 1 mois.
- le 22 Sivan, Myriam est frappée de lèpre, le peuple l’attend 7 jours.
- le 29 Sivan, les explorateurs sont envoyés pour 40 jours.
- Soit 1j. Sivan, 30j. Tamouz (exceptionnel !), 9 j. Av.