Résumé de la Paracha VAYAKHEL-CHABBAT PARA
Moïse rassemble le peuple et renouvelle le commandement d’observer le Chabbat : « durant six jours le travail sera fait et le septième jour sera saint pour vous, un repos complet pour l’Eternel ». Il transmet alors les instructions divines concernant l’édification du Tabernacle.
Le peuple donne en abondance les matériaux nécessaires. Moïse doit faire proclamer dans le camp qu’on cesse d’apporter des dons.
Une équipe d’artisans au cœur inspiré construit le Tabernacle et fabrique ses ustensiles (comme déjà détaillé dans les précédentes sections hebdomadaires, Térouma, Tetsavé et Ki Tissa) : les tentures attachées par des agrafes d’or, des poutres en bois de chittim recouvertes d’or et leurs socles d’argent, le Paro’het (le Rideau) séparant les deux chambres du Sanctuaire, le Masa’kh (le voile) à l’entrée de la Tente ; et l’Arche avec les chérubins, la Table recouverte d’or et sa bordure en or, le Chandelier à sept branches et son huile, l’Autel des encens, l’Huile d’Onction et l’Autel des sacrifices, la cuve et son piédestal faite avec les miroirs de cuivre apportés par les femmes
Les quiz de la semaine
1. En quel jour Moïse rassembla le peuple ?
2. A quoi servaient les « Yitdot hamichkan » (les piquets de tente) et de quelle matière sont-ils faits ?
3. Quelle image était tissée dans la tenture de la parokhet ?
4. Le Kiyor (la cuve) était tapis de miroirs de cuivre, d’où provenaient-ils ?
5. Combien de personnes ont contribué au don du demi-sicle ?
6. Comment le Kiyor (l’évier) contribuait-il à faire régner la paix dans le peuple ?
Commentaire de la Paracha VAYAKHEL-CHABBAT PARA
Texte: Chémot 35:1-38:20
La paracha de cette semaine détaille la construction du Tabernacle. Mais au-delà de cette description, elle constitue avant tout une leçon fondamentale sur la manière de construire une communauté. Pour illustrer ce message, la Torah utilise un même verbe, présent dans notre paracha et dans la précédente, mais dans deux contextes très différents :
Le premier contexte est celui du début de l’épisode du veau d’or:« Le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s’attroupa (Vayakhel) autour d'Aaron et lui dit : "Allons! Fais-nous un dieu qui marche à notre tête, puisque nous ne savons ce qu’est devenu Moïse, l'homme qui nous a fait sortir du pays d'Égypte" » (Exode 32:1).
Le second contexte est l’ouverture de notre paracha : « Moïse rassembla (Vayakhel) toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : "Voici les choses que l'Éternel a ordonné d'observer" » (Exode 35:1).
Le verbe est identique dans les deux versets (Vayakhel – "il rassembla"), mais son sens diffère profondément.
Dans le premier cas, il s’agit d’un attroupement spontané, une simple foule sans leader, dominée par la panique. À l’inverse, dans le second cas, il s’agit d’un rassemblement structuré, guidé par Moïse, qui donne naissance à une véritable communauté.
Dans une foule, l’individu perd son identité. Une mentalité collective irrationnelle prend le dessus, poussant des personnes de milieux et d'éducations différents à agir sous l’impulsion du moment. Elles ne retrouvent leur lucidité que lorsqu'elles sont de nouveau seules.
La foule qui se presse autour d’Aaron est une foule en panique : Moïse, leur seul lien visible avec D.ieu, a disparu. Déstabilisés, ils demandent à Aaron de fabriquer un dieu, une réaction immature et précipitée, dictée par la peur et l'incertitude. En revanche, la foule qui se regroupe autour de Moïse est d'une toute autre nature. Moïse ne cherche pas à canaliser une frénésie collective, mais à bâtir une communauté structurée, où chaque individu conserve son individualité. Ainsi, le projet du Michkan (Tabernacle) repose sur la participation de chacun : Certains apportent de l'or, d'autres de l'argent, d’autres encore de la laine ou des peaux d'animaux.
Ce qui unit ces personnes n’est pas une émotion collective incontrôlée, mais une volonté partagée d'accomplir ensemble un projet plus grand que soi. En ces temps troublés, souhaitons que le désir commun de lutter ensemble, de manière ordonnée et réfléchie, soit celui qui prévale. Agissons comme une communauté et non comme une foule. Ne cédons pas à la tentation du chacun pour soi, car ensemble nous sommes plus forts
d’après Rabbi Sacks http://rabbisacks.org
Commentaire de la Haftara VAYAKHEL-CHABBAT PARA
Texte: Ben Adam. Ezékiel 36:16-36
La haftara de cette semaine, lue lors de Chabbat Para, est tirée du livre d’Ézéchiel, l’un des plus mystiques et symboliques des Écritures. Ézéchiel a prophétisé après la destruction du Premier Temple et durant l’exil babylonien. Il était à la fois prêtre et prophète, ce qui influence grandement son message.
Après avoir annoncé la destruction de Jérusalem et l’exil du peuple juif en raison de ses péchés, le prophète proclame, dans le texte de notre haftara, un renouveau spirituel et national. Ce renouveau ne dépend pas uniquement des mérites d’Israël, mais de la sainteté du Nom de D.ieu. À travers Ézéchiel, D.ieu s’adresse aux montagnes d’Israël, dévastées et pillées par les nations ennemies. Il rappelle que l’exil était une conséquence des fautes d’Israël, notamment l’idolâtrie et la corruption morale, et annonce un changement radical au cours duquel le peuple sera purifié : « Et Je vous donnerai un cœur nouveau, et Je mettrai en vous un esprit nouveau ; J’ôterai de votre chair le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair » (36:26).
Ce verset est cité dans une discussion du Talmud (Soukkah 52b), qui traite du mauvais penchant de l’homme (Yetzer Hara) et de la nature du mal. Cette discussion soulève une question fondamentale : quelle est la part de responsabilité de l’homme et celle de D.ieu dans le péché ?
Selon Rav Ḥana bar Aḥa, citant les Sages de l’école de Rav, D.ieu déclare qu’Il a créé le Yetzer Hara, qui pousse les hommes à fauter et qui a conduit Israël à l’exil. Rabbi Yoḥanan affirme que trois versets (dont celui cité ci-dessus) sont nécessaires pour soutenir les Juifs dans cette épreuve et les empêcher de sombrer sous le poids de leurs fautes. Ces versets montrent que D.ieu est impliqué dans la transformation du cœur humain.
Si c’est bien à l’homme qu’il incombe de lutter contre le mal, il peut espérer l’aide de D.ieu s’il en a la volonté. Il ne faut donc jamais désespérer de soi-même ou des autres : tant qu’il y a un désir de changement, la possibilité de rédemption existe toujours.
d’après sources diverses/
Réponses aux quiz
1. V35 .1 Le lendemain de Yom Kippour (après que D.ieu ait pardonné la faute du veau d’or et donné les 2èmes tables).
2. Les pans des rideaux étaient attachés à ces piquets afin qu’ils ne volent pas au vent. Les piquets étaient en cuivre.
3. V 36 :35. Des chérubins.
4. V 38 :8. Ils servaient aux femmes des hébreux en Egypte à se faire belles pour séduire leur mari, ce qui a permis au peuple de se multiplier.
5. V38 :26. 603.550, tout homme de plus de vingt ans.
6. L’eau du Kyior servait à purifier la femme soupçonnée d’adultère.