Les textes de la semaine : Chabbat BERECHIT

Résumé de la Paracha BERECHIT

D.ieu crée le monde en six jours. Le premier jour, Il fait les ténèbres et la lumière. Le second, Il forme les cieux. Le troisième jour, Il rassemble les eaux et fait apparaître la terre. Le quatrième, Il fixe la position du soleil, de la lune et des étoiles. Les poissons, les oiseaux et les animaux rampants sont créés le cinquième jour. Les animaux terrestres, le bétail le sont le sixième jour ainsi que l’être humain. Et D.ieu «se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’Il avait créée ».

D.ieu considère qu’«il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Il prend « l'une de ses côtes » à partir de laquelle Il forme la femme.

Adam et Eve sont placés au Jardin d’Eden. Il leur est commandé de ne pas consommer du fruit de « l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal ». Le serpent persuade Eve de violer ce commandement et elle partage le fruit prohibé avec son mari. Il est alors décrété que l’homme connaîtra la mort, retournant à la poussière dont il a été formé. Il lui est annoncé que dorénavant « c'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain ». Il est banni du Jardin d’Eden.

Eve donne naissance à deux fils : Caïn et Abel. Caïn se querelle avec son frère et le tue. Il devient un fugitif, errant sur la terre.

Un troisième fils naît à Adam et Eve, Seth dont le descendant à la dixième génération, Noé, est le seul Juste dans un monde corrompu.

 

Les quiz de la semaine

 

1. Pourquoi le 2ème jour n’est-il pas désigné par le mot « tov » (bon) ?
2. Quel jour le soleil et la lune furent-ils créés ?
3. D-ieu a béni les poissons afin qu’ils se multiplient, pourquoi n’en a-t-il pas fait autant des autres animaux ?
4. Pourquoi le 6ème jour est-il affecté de l’article défini (hachichi)?
5. Pourquoi n’est-il pas « bon que l’homme soir seul » ?

Commentaire de la Paracha BERECHIT

Texte: Béréchit 1:1-6:8

Un midrach raconte qu’à la naissance d’Adam, D.ieu lui révéla l’histoire de l’humanité et de ses leaders. A cette occasion Adam apprit que le roi David était destiné à mourir trois heures seulement après sa naissance. Très peiné de ce potentiel perdu, il demanda de léguer une partie de son propre temps de vie à David. D.ieu donna son accord et Adam, qui était destiné à vivre 1000 ans, légua 70 années de sa vie à David. Or les chazals (sages) nous enseignent qu’Adam, arrivé à l’âge de 930 ans, regretta sa générosité, et voulut revenir sur son accord. D.ieu l’exhorta alors à tenir sa parole, lui révélant qu’un de ses descendants, Jacob, ferait un vœu qu’il respecterait. Et en fin de compte, Adam tint sa promesse. Le midrach explique que le commentaire du roi David : « ne vous fiez pas aux nobles ni aux fils de l’homme (ben Adam) » (psaumes [146 :3]) fait référence à cette histoire.
Rav Haïm Zaitchik a une interprétation surprenante de cet épisode : la vie pour Adam était devenue si précieuse qu’il ne pouvait renoncer aux mitzvot qu’il aurait pu accomplir durant ces 70 années. Selon cette thèse, la tentation de se rétracter ne serait pas attribuable à ses mauvais penchants, mais plutôt à sa perception de la vie qui avait évoluée. Ibn Ben Ezra souligne la mistzva de se lever devant les personnes âgées, et demande la raison de ce commandement. Il explique que les personnes âgées ont appris à apprécier la vie à sa juste valeur. Elles méritent le respect pour cette connaissance, et cela leur donne de la valeur aux yeux de D.ieu. C’est pour cela qu’il est dit (psaumes 116-15) : « La mort de ses bien-aimés est douloureuse à l’éternel ».
Adam avait à sa naissance 1000 ans devant lui et ces 70 années ne représentaient rien pour lui. A la fin de son existence son regard sur la vie avait changé, et ce temps minuscule était devenu précieux. Nous aussi apprenons, jour après jour, à apprécier la valeur du temps qui nous est donné.

Source Paracha : d’après Rabbi Yuval Cherlow http://www.myjewishlearning.com  

 

Commentaire de la Haftara BERECHIT

Texte: Ko Amar Hael. Isaïe 42:5-43:10

Le lien entre notre Paracha qui raconte la création du monde et la Haftara de cette semaine saute aux yeux dès le premier verset : « Ainsi parle le Seigneur, qui a créé les cieux et les a déployés ; qui a étendu la terre et ce qu’elle fait naitre, qui a donné le souffle (nechama) au peuple qui y vit et la vie (rouah) à ceux qui la foulent « (42 :5). La dernière partie de ce verset est un bon exemple de parallélisme, fréquent en poésie biblique, ou les deux segments du verset expriment la même chose, à savoir ici que D.ieu a donné la vie aux êtres humains.
Au cours des siècles toutefois, les commentateurs ont parfois fonctionné suivant des règles différentes, s’attachant à rechercher la différence là où il y a similitude et considérant le parallélisme comme une solution de simplicité. De plus, les mots peuvent changer de signification au cours de l’histoire.
Ainsi, Rachi (commentateur médiéval du 12ème siècle) interprète-t-il ce verset de la manière suivante : « Il (D.ieu) donne le souffle de vie (nechama) à tous les hommes, mais son esprit saint (rouah) à ceux qui marchent dans ses voies ». Il interprète donc le terme « rouah », vie, au sens biblique comme « l’esprit », la force spirituelle qui n’est donnée qu’à ceux qui croient. Quelle est la nature de cette force spirituelle ? Peut-être Rachi fait-il allusion à une capacité de prophétie ?
Rabbi ben Ezra, un contemporain espagnol de Rachi, interprète, lui, différemment ce verset : « Il (D.ieu) donne une âme à l’homme car il habite sur terre, alors qu’il donne tout simplement la vie aux autres créatures ». C’est ici le mot « nechama », qui est prise au sens de « âme », diffèrent du sens biblique initial.
Ainsi donc, la perception et la compréhension d’un texte est influencée par la culture et l’époque du lecteur. Etre capable d’apprécier la valeur de ces interprétations différentes nous permet de découvrir la richesse de notre tradition à travers les générations.

Source Haftara : d’après Rabbi Mordechai (Mitchell) Silverstein, http://www.uscj.org.il/commentaries/  

 

Réponses aux quiz

1. V 1 :7. Parce que la création de l’eau ne fut effectivement terminée que le 3ème jour, tout ce qui n’est pas fini n’est pas parfait.
2. V 1 :14. Ils furent créés le 1er jour, mais n’ont été suspendus dans l’espace que le 4ème jour.
3. V 1 :22. D-ieu ne voulait pas que le serpent se trouve lui aussi béni par la bénédiction qu’Il adresserait aux animaux ?
4. V 1 :31. Car D-ieu a conditionné la création à l’acceptation par Israël de la thora qui a été donnée le 6ème jour de la création. Hachichi fait donc référence à ce jour-là, véritable jour où la création a été réellement terminée.
5. V 2 :18. Car seul il se prendrait pour un D-ieu, sa dépendance à l’égard de la femme limite ses prétentions.