Les textes de la semaine : Chabbat NITSAVIM

Résumé de la Paracha NITSAVIM

La paracha de Nitsavim contient plusieurs principes fondamentaux de la foi juive :

- L’unité d’Israël : « Vous vous tenez debout, vous tous, aujourd'hui, devant l’Éternel votre D.ieu»

- La rédemption future : Moïse avertit de l’exil et de la désolation de la Terre Promise qui résulteraient d’un abandon des lois de D.ieu. Mais aussi, il annonce qu’à la fin « Tu retourneras vers l’Éternel ton D.ieu. Si tes dispersés étaient au bout des cieux, de là l’Éternel ton D.ieu te rassemblerait… Il t’amènera vers le pays dont avaient pris possession tes pères. »

- La proximité de la Torah : « Cette loi que je t’ordonne aujourd’hui, elle n’est pas loin de toi… Elle n’est pas dans les cieux... Elle est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour l’accomplir »

- La liberté de choix : « Vois, J’ai placé devant toi aujourd’hui la vie et le bien, la mort et le mal… Ce sont la vie et la mort que j’ai placées devant toi, la bénédiction et la malédiction : tu choisiras la vie. »

 

Les quiz de la semaine

 

1. Qui étaient les « coupeurs de bois » et les « porteurs d’eau » ?
2. Pourquoi ne pourra jamais remplacer son peuple par une autre nation ?
3. Que signifie l’expression : « ajouter la satiété à la soif » au verset 29 :18 ?
4. Quelles sont les 2 autres villes qui ont été détruites en même temps que Sodome et Gomorrhe ?
5. Que signifie : « les choses cachées sont pour D-ieu et les choses révélées sont pour nous » ?
6. Pourquoi le jour du rassemblement des exilés sera-t-il « grand et difficile »

Commentaire de la Paracha NITSAVIM

Texte: Dévarim 29:9-30:20

Dans la Paracha de cette semaine, la Torah place le peuple d’Israël devant un choix radical :« Ce sont la vie et la mort que J’ai placées devant toi, la bénédiction et la malédiction : tu choisiras la vie » (Deut 30:19).
À première vue, le message semble simple : obéir à la volonté divine entraîne la bénédiction, tandis que la désobéissance mène à la malédiction. Mais un verset attire particulièrement l’attention : la Torah décrit un homme qui dit en son cœur :
« J’aurai la paix, même si je marche dans l’obstination de mon cœur — afin d’ajouter l’ivresse à la soif. » (Deut 29:18).
Ce verset dénonce une forme d’arrogance : celle de croire que l’on peut transgresser la loi sans en subir les conséquences. C’est une attitude dangereuse, où l’on se convainc soi-même que les avertissements divins ne nous concernent pas.
La Torah réagit à cette posture par des mots très forts :
« D.ieu ne voudra point lui pardonner… Toute sa colère s’enflammera contre cet homme. » (Deut 29:19), et ajoute qu’il connaîtra un sort semblable à celui de Sodome et Gomorrhe.
Pourquoi une telle comparaison ? Ce n’est pas seulement pour évoquer un châtiment spectaculaire, mais pour désigner un certain type d’indifférence intérieure. Sodome, dans la tradition biblique, est associé non seulement à l’immoralité, mais à une fermeture du cœur : l’absence de solidarité, le refus d’assumer une responsabilité collective, l’indifférence au sort d’autrui, le refus d’intercéder ou de plaider pour les autres. De la même manière, l’individu qui pense pouvoir se soustraire à toute conséquence morale se place lui aussi dans une logique de rupture — rupture avec la communauté, avec l’alliance, avec l’idée même de responsabilité.
Ce que la Torah nous enseigne ici, c’est que les bénédictions et les malédictions ne sont pas de simples sanctions extérieures. Elles révèlent le type de personne que nous devenons à travers nos choix. Être digne de la bénédiction, ce n’est pas seulement «bien agir », c’est vivre en conscience, en assumant sa place dans le monde. C’est être un témoin, un exemple, quelqu’un qui ne détourne pas les yeux face au mal, qui ne se réfugie pas dans des justifications pour éviter d’agir.

d’après https://www.alephbeta.org  

 

Commentaire de la Haftara NITSAVIM

Texte: Sos Assis Isaïe 61:10-63:9

La haftara de cette semaine est tirée du chapitre 61 du livre d’Isaïe, un texte messianique profondément porteur d’espoir, qui projette la vision d’une restauration spirituelle et sociale du peuple d’Israël, et par extension du monde entier. Le chapitre s’ouvre sur un verset bien connu :« L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, parce que l’Éternel m’a oint pour porter la bonne nouvelle aux humbles ; il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers le retour à la lumière. » (Isaïe 61:1)
À première lecture, il s’agit d’une annonce de délivrance pour ceux qui sont emprisonnés physiquement ou exilés. Mais le Talmud (Avodah Zarah 20b) cite ce verset dans un tout autre contexte : la lutte contre le yetser hara, le mauvais penchant.
Les Sages enseignent que celui qui est dominé par ses désirs n’est pas libre. Il ressemble à un captif, enfermé dans une prison intérieure. La véritable liberté ne consiste pas à « faire ce que l’on veut », mais à pouvoir choisir sans être asservi à ses pulsions. Ainsi, proclamer « la liberté aux captifs », c’est offrir à l’homme les moyens de se libérer de ses chaînes intérieures.
C’est pourquoi le Talmud développe dans ce passage des règles de pudeur et de discipline : éviter les situations qui éveillent la tentation, cultiver la maîtrise de soi. Non pas pour brimer l’homme, mais pour l’éduquer à être maître de lui-même. La Torah devient ainsi l’outil de cette libération.
Dans ce contexte, le verset d’Isaïe prend une dimension nouvelle :
Les “humbles” : ceux qui reconnaissent leurs fragilités et cherchent de l’aide dans la Torah.
Les “cœurs brisés” : ceux qui luttent contre leurs faiblesses et ressentent parfois la douleur de l’échec.
Les “captifs” : ceux qui se sentent enchaînés par leurs désirs et leurs habitudes.
Il est courant de penser que la liberté consiste à faire tout ce que l’on veut, sans limites. Mais le Talmud enseigne exactement le contraire : suivre aveuglément ses désirs, c’est être prisonnier. La véritable liberté, c’est la capacité de choisir en conscience, sans être esclave de ses pulsions.
A l’approche des fetes, ce message résonne avec une intensité particulière. Nous venons devant D.ieu non pas comme des êtres parfaits, mais comme des « humbles », des « cœurs brisés», parfois encore des « captifs » de nos habitudes. Le texte d’Isaïe nous rappelle que cette fragilité n’est pas un obstacle : elle est précisément le point de départ de la vraie liberté.

d’après sources diverses/  

 

Réponses aux quiz

1. V 29 :10. Les cananéens qui s’étaient convertis au judaïsme pour des raisons intéressés et sans sincérité.
2. V 29 :12. Car Il en a fait le serment aux patriarches.
3. V 29 :18. D-ieu ajoutera à ses fautes intentionnelles, les fautes qu’il aura commises par inadvertance.
4. V 29 :22. Adma et Tsvoyim.
5. V 29 :28. Il n’y a de responsabilité collective que pour les fautes révélées, les fautes cachées reste de la responsabilité individuelle.
6. V 30 :3. Ca ce jour-là D-ieu devra prendre par la main chaque personne pour la sortir de l’exil.