Les textes de la semaine : Chabbat AHAREI-MOT-KEDOCHIM

Résumé de la Paracha AHAREI-MOT-KEDOCHIM

A la suite du décès de Nadav et Avihou, D.ieu met en garde contre toute entrée intempestive dans le sanctuaire. Seul le Cohen Gadol peut, une fois l’an, à Yom Kippour pénétrer dans le Saint des Saints pour y offrir l’encens. Un autre trait du service du Jour du Pardon est le tirage au sort entre deux boucs qui détermine lequel sera offert en sacrifice à D.ieu et lequel sera désigné pour emporter toutes les fautes des enfants d’Israël dans le désert ;

La paracha A’harei enjoint également de n’apporter de sacrifices qu’au Temple et interdit formellement la consommation du sang. Elle énonce les lois interdisant l’inceste et les autres relations prohibées.

La paracha Kedochim énonce de nombreuses mitsvot (commandements) par l’accomplissement desquelles le Juif se sanctifie et établit un lien avec la sainteté de D.ieu. Ces mitsvot incluent la prohibition de l’idolâtrie, la mistva de tsédaka (charité), le principe de l’égalité de tous devant la justice, le Chabbat, la moralité sexuelle, l'honnêteté en affaires, l'honneur et la crainte des parents, le caractère sacré de la vie.

C’est aussi dans la paracha Kedochim qu’est exprimé le principe que Rabbi Akiva qualifie de cardinal et dont Hillel dit « c'est là toute la Torah, le reste en est le commentaire » : « aime ton prochain comme toi-même ».

 

Les quiz de la semaine

 

1. Pourquoi le rituel de Yom Kippour com-mence-t-il par le rappel de la mort des fils de Aharon ?
2. Que porte le cohen gadol quand il entre dans le saint des saints ?
3. Combien de fois se trempe-t-il dans le mikvé et se lave-t-il les mains et les pieds ?
4. Quels sont les ani-maux dont il faut recouvrir le sang après la chéhita ?
5. Pourquoi l’interdic-tion de voler est-elle répétée alors qu’elle est déjà citée dans les 10 commandements ?
6. Quelle forme de tatouage est interdite par la Thora?

Commentaire de la Paracha AHAREI-MOT-KEDOCHIM

Texte: Vayikra 16:1-20:27

La paracha Kedochim s’ouvre sur une injonction essentielle : « Soyez saints, car Moi, l’Éternel, votre D.ieu, Je suis saint » (Lévitique 19,2).
Selon Rachi, cette phrase résume les fondements mêmes de la Torah (goufé Torah). L’idée de sainteté est donc centrale, et le Midrach suggère qu’elle doit être liée à la réalité physique de l’homme, à la manière dont nous vivons notre quotidien dans le monde concret.
Ibn Ezra affirme que le but ultime de la sortie d’Égypte était qu’Israël devienne un peuple saint. La sortie d’Égypte ne se trouve donc justifiée que si Israël continue à suivre la Loi donnée au Sinaï et entretient une relation sainte avec D.ieu. Rachi comprend cette sainteté comme une mise à distance des comportements sexuels interdits. Se préserver de la débauche, est selon lui, le moyen préventif de ne pas sombrer dans le péché.
Le Ramban (Nahmanide) considère que cette vision est trop minimaliste : on peut suivre la loi à la lettre tout en restant immoral. Il appelle donc à une modération même dans les choses permises, pour se rapprocher de la volonté divine au-delà de la simple obéissance. La véritable sainteté est pour lui un effort volontaire de dépassement personnel.
Rabbénou Béhayé pousse plus loin cette idée en insistant sur une sainteté qui commence dans la pensée. C’est par une intention pure que l’homme élève ses actes, même les plus ordinaires. Cela correspond à une vision spirituelle dans laquelle tout commence par la pensée, passe par la parole (étude, prière), puis se réalise dans l’acte.
Contrairement à une vision qui opposerait le spirituel au matériel, la tradition juive enseigne que la sainteté consiste à sanctifier le monde matériel, et non à s’en écarter. Le Ramhal (Rabbi Moché Hayim Luzzatto) explique que même les choses les plus simples, contiennent une lumière divine cachée. Le rôle de l’homme est de révéler cette présence à travers ses choix éthiques.
Ainsi, la sainteté n’est pas une séparation d’avec la vie, mais un engagement à la transformer. L’homme devient alors, par ses actes, un sanctuaire vivant.

d’après Rav Mordékhai Chriqui  https://www..frramhal.com  

 

Commentaire de la Haftara AHAREI-MOT-KEDOCHIM

Texte: Ben adam Halidroch Ezékiel 20:2-20

La haftara de cette semaine est tirée du chapitre 20 du livre d’Ézéchiel, dans lequel D.ieu, par la bouche du prophète, rappelle au peuple d’Israël son histoire marquée par la rébellion et l’infidélité, depuis l’Égypte jusqu’à l’exil. Ce chapitre est à la fois accusateur, pédagogique et porteur d’espérance.
D.ieu retrace l’histoire d’Israël et ses multiples rébellions :
En Égypte, les Hébreux se sont révoltés en adorant des idoles.
Dans le désert, malgré les lois données, le peuple a continué à désobéir. En terre promise, ils ont encore transgressé les commandements en se livrant à l’idolâtrie.
Malgré cela, D.ieu n’a pas complètement détruit son peuple, pour ne pas profaner son nom aux yeux des nations.
Mais, en raison de cette obstination, Il a laissé Israël suivre ses propres voies, comme une forme de punition : « Et je leur donnai même aussi des statuts qui ne sont pas bons, et des lois par lesquelles ils ne pouvaient vivre » (Ézéchiel 20:25).
Ces « statuts qui ne sont pas bons » ne désignent pas la Torah authentique, mais des dérives religieuses ou des pratiques déviantes qu’Israël a lui-même choisies, et auxquelles D.ieu lui a permis d’adhérer. Elles sont la conséquence d’un libre arbitre mal employé.
Dans le Talmud (Mégillah 32a), Rabbi Yoḥanan fait un parallèle audacieux : « une lecture de la Torah sans chant est une étude privée de vie, de souffle et de passion ». Ainsi, même la Torah peut s’apparenter à ces « statuts qui ne sont pas bons » si elle est étudiée de manière mécanique, sans engagement affectif.
Abayé nuance ce jugement qu’il juge trop sévère lorsqu’il s’applique à une personne qui ne sait simplement pas chanter. Pour lui, ce n’est pas la forme (chanter ou non) qui condamne, mais l’attitude. Il propose une lecture plus morale du verset, visant ceux qui transforment la Torah en instrument de division. L’étude devient alors une lutte d’ego, et non une recherche de vérité.
Ce débat nous enseigne que le chant ou la récitation mélodique, n’est pas un simple ornement de la prière : elle permet d’entrer en relation avec la Torah, avec attention et respect.
À une époque où la parole, notamment sur les réseaux sociaux, circule vite et souvent sans nuances cela nous invite peut-être à prêter attention à la forme que prend notre discours.
En effet, ce n’est pas seulement ce que l’on dit qui compte, mais la manière dont on le dit. Et si la forme ne permet pas de créer du lien, alors la parole risque de diviser au lieu d’élever.

d’après sources diverses/  

 

Réponses aux quiz

1. V 6 :1. Pour rappeler qu’il est interdit d’entrer dans le saint des saints en dehors de jour de kippour sous peine de mort.
2. V16 :4. Les 4 vêtements de lin comme un simple cohen (et non pas les 8 vêtements qui distinguent la fonction de grand prêtre.
3. V 16 :4. 5 fois et 10 fois.
4. V17 :13. Les animaux non sauvages cachers et tous les oiseaux cachers.
5. V 19 :11. Ici il s’agit de l’interdiction de voler un objet alors que dans les 10 commandements il s’agit de kidnapper un être humain.
6. V 19 :28. Celui obtenu par injection d’encre sous la peau.