Les textes de la semaine : Chabbat TOLDOT

Résumé de la Paracha TOLDOT

Isaac épouse Rébecca. Vingt ans durant, ils restent sans enfants, puis voient leurs prières exaucées ; Rebecca est enceinte de jumeaux, qui se battent en son sein. D.ieu lui dit : « Deux nations sont dans ton sein. L’aîné obéira au plus jeune ». Le premier-né, Esaü est un chasseur et a la préférence de son père parce qu'il le nourrit, tandis que le second, Jacob, est un homme simple qui reste dans les tentes et préfère l’étude. Un jour qu'Esaü revient de la chasse affamé. il aperçoit Jacob cuisant un plat de lentilles, et les échange contre le droit d'aînesse.

Une nouvelle famine survient, et Isaac doit planter sa tente chez les Philistins ou il présente Rébecca comme sa sœur, de crainte que, du fait de la beauté de son épouse, on ne veuille le tuer. D.ieu se révèle à lui en disant : « Je te bénirai et Je te multiplierai pour l’amour d’Abraham mon serviteur ».

Esaü épouse des filles du pays, au déplaisir de ses parents.

 

Les quiz de la semaine

 

1. Quelle différence y a-t-il entre les grossesses de Tamar et de Rivka ?
2. Qui donna son nom à Yaakov ?
3. Quelle était la source de la fatigue d’Esaü à son retour des champs ?
4. Quel privilège d’aîné Yaakov a-t-il acheté à Esaü pour un plat de lentilles ?
5. Pourquoi Rivka a-t-elle demandé à Yaakov d’apporter 2 chevreaux (et non pas un seul) ?
6. Que représente la « graisse de la terre » promise à Esaü dans la bénédiction de son père. ?
7. Dans quelle situation les descendants seront-ils autorisés à maltraiter les descendants de Yaakov ?

Commentaire de la Paracha TOLDOT

Texte: Béréchit 25:19-28:9

La paracha Toldot relate la vente du droit d'aînesse d'Ésaü à Jacob contre une soupe de lentilles rouges. Le verset insiste sur la couleur rouge (adom) et explique qu'Ésaü reçut le nom d'Édom, suscitant la question : pourquoi cet aspect est-il si important ?
Le Ramban indique que la couleur n'a pas de signification propre, mais permet de créer le nom Édom qui perpétue le souvenir de l'incident. Ce nom rappelle qu'Ésaü, absorbé par le monde matériel et guidé par ses instincts, était inapte à devenir l'héritier spirituel de Isaac. la Terre d'Édom appartient à sa descendance, qui n'a aucun droit sur la Terre d'Israël.
Pourquoi Ésaü vend-il son droit ? Rachi suggère que l’aînesse impliquait la prêtrise, avec ses responsabilités et ses interdits stricts. Ésaü ne voulait ni la charge ni les risques associés. Le Ramban, lui, s’appuie sur les propres paroles d’Ésaü : « Je vais mourir. » Il y voit un homme vivant dangereusement, s'attendant à une vie courte et qui estimait que le droit d'aînesse ne lui serait jamais utile (car il ne deviendrait effectif qu'à la mort de son père). Le Targoum Yerushalmi renforce cette idée en expliquant qu’Ésaü, absorbé par le présent, niait implicitement l’au-delà et la résurrection : seule comptait la jouissance immédiate.
Ibn Ezra propose une autre lecture : Ésaü aurait méprisé le droit d’aînesse parce qu’il pensait que son père était pauvre.
Il se base sur plusieurs indices : Isaac dépend des mets d’Ésaü, Jacob emprunte les vêtements luxueux de son frère, et Jacob part ensuite les mains vides. Il fait le parallèle entre cette pauvreté et la cécité de Isaac: dans les deux cas, on peut en percevoir la finalité :
La pauvreté a permis à Jacob d’acheter le droit d’aînesse car sans richesse à hériter, Esau ne voyait aucune valeur dans l’aînesse.
La cécité lui a permis de recevoir la bénédiction paternelle.
On percoit moins bien par contre motivations de la justice divine : pourquoi les justes souffrent-ils?
Enfin, la paracha rapporte que Isaac souhaite bénir son fils parce qu’il se sent vieux et vulnérable. Le Sforno explique que les tsaddikim bénissent en fin de vie parce que, à mesure que le corps décline, l’âme se renforce et la conscience spirituelle s’intensifie. Le matérialisme perd de son attrait, l’esprit gagne en clarté, et la bénédiction devient plus pure. Ces bénédictions données à Jacob permettent au peuple juif de traverser l’exil et annoncent l’époque messianique, où Jacob et Ésaü — Israël et Edom — seront finalement réconciliés

d’après  Rabbi Bernie Fox :  https://outorah.org 

 

Commentaire de la Haftara TOLDOT

Texte: Massa Malakhi 1:1-2:7

La haftara de cette semaine est tiré du livre de Malachie, dernier des livres des prophètes. Malachie s’adresse au peuple d’Israël après le retour de l’Exil à Babylone. Le Temple a été reconstruit, mais la ferveur religieuse est retombée, et le peuple manifeste une certaine lassitude spirituelle.
Le texte commence par une affirmation divine forte : « Je vous ai aimés ! ». « En quoi nous as-tu aimé ? » questionne le peuple. Dieu rappelle alors son choix d’Israël par rapport à Ésaü/Édom.
Puis le prophète s’en prend aux prêtres qui offrent à D.ieu des sacrifices indignes : «Et quand vous amenez une bête aveugle pour la sacrifier, il n’y a pas de mal à cela ? Et quand vous en amenez une boiteuse et malade, il n’y a pas de mal à cela ? Va donc la présenter à ton gouverneur ! T’agréera-t-il ? T’accordera-t-il quelque faveur ? …»
Ce verset est cité dans le Talmud (jerusalem talmud Avodah Zarah  1 :5 dans une discussion ou cette condamnation du prophète est « retournée » pour établir un principe juridique. Le traité Avodah Zara expose les règles visant à éviter toute participation, même indirecte, aux pratiques idolâtres. Il réglemente notamment les échanges commerciaux avec les gentils afin de ne pas faciliter les rites païens. Ainsi, il est interdit de vendre un animal susceptible d’être utilisé pour un sacrifice idolâtre, en particulier les coqs blancs.
Mais Rabbi Yehuda apporte une nuance essentielle : il suffit de couper une griffe à l’animal pour le rendre impropre au sacrifice car «  on ne sacrifie pas d'animaux défectueux dans le culte païen » . Le raisonnement est subtil : Malachie condamne l'offrande d'animaux imparfaits en disant qu'un humain (gouverneur) ne les accepterait pas, donc probablement pas non plus un dieu étranger. Ainsi, un animal défectueux ne peut être utilisé pour un sacrifice païen et devient vendable car il est impropre au culte.
Cette histoire nous invite d'abord à réfléchir à ce que nous consacrons à nos valeurs : dans la vie, nos engagements profonds —spirituaux, moraux, humains— méritent le meilleur de nous-mêmes, pas nos restes.
Elle nous donne aussi une leçon sur « l’éthique de la complicité ». Vendre un animal parfait à un païen, c'est potentiellement participer à son culte. Espérer que cela ne se produira pas n’est pas une solution. Créer une marque visible (griffe coupée) permet de manière claire de matérialiser notre dissentiment, non de le penser seulement. L’éthique ne s’écrit pas dans nos intentions, mais dans la clarté de nos refus.

d’après sources diverses/  

 

Réponses aux quiz

1. V 25 :24. Rivka donna naissance à terme à 2 garçons : un Tsadik et un Racha ; Tamar accoucha au 7ème mois de 2 enfants qui furent des justes.
2. V 25 :26. D.ieu car il est écrit « Il le nomma Yaakov » contrairement à Esaü pour lequel il est écrits « Ils le nommèrent ».
3. V 25 :29. Le meurtre de Nimrod.
4. V 25 :31. Celui de faire des sacrifices (d’être prêtre)
5. V 27 :9. Un pour Ytshak et le second pour le korban Pessah.
6. V 27 :36. L’Italie
7. V 27 :40. Lorsque le peuple juif abandonnera la Torah.