Résumé de la Paracha VAYERA
D.ieu apparaît à Abraham, fraîchement circoncis. Il accueille trois hommes, en réalité trois anges, dont l'un pour lui annoncer la naissance de son fils Isaac et deux pour détruire les villes voisines de Sodome et Gomorrhe. Abraham plaide en faveur des deux villes, obtenant qu'elles soient sauvées s'il s'y trouve dix justes. Cependant, seul Loth accueille les visiteurs avec hospitalité, ce qui lui vaut l'hostilité de la foule. Les anges sauvent Loth et ses deux filles tandis qu'un déluge de feu et de soufre s'abat sur les villes. Loth et ses deux filles trouvent refuge dans une grotte. Ces dernières croient être les seules survivantes, avec leur père, d’un châtiment qui aurait frappé le monde entier. Elles enivrent Loth, partagent sa couche et conçoivent deux fils qui seront les pères des nations de Moav et d’Amon.
Abraham s'installe chez Abimelekh roi des Philistins, où Sarah est convoitée une fois de plus par le potentat local. Ils finissent finalement par s'échapper de l'épreuve en paix. Hachem réalise sa promesse faite à Avraham et Isaac naît. Sarah obtient d'Abraham le renvoi de Hagar et son fils Ismaël, qui manquent de mourir dans le désert, mais D.ieu leur dévoile une source d'eau. Ismaël s'installe dans le désert de Paran. D.ieu éprouve Abraham en lui demandant de lui présenter Isaac en sacrifice. Abraham s'exécute, mais au moment où il a lié Isaac sur l'autel et s'apprête à le sacrifier, un ange l'arrête. Avraham apprend qu’une fille, Rebecca (Rivkah) est née à son neveu Bethouel
Les quiz de la semaine
1. Quelles sont les missions des 3 anges qui rendent visite à Abraham ?
2. A qui (« Naar ») Abraham demande-t-il de préparer le boeuf ?
3. Lorsque D-ieu rapporte à Abraham les paroles de Sarah (« je suis vieille »), il en omet la seconde partie « et mon mari est vieux », pourquoi ?
4. Quel est le cri venant de Sodome qui parvint jusqu’à D-ieu ?
5. Pourquoi l’ange a-t-il interdit à Lot et à sa famille de regarder derrière eux ?
Commentaire de la Paracha VAYERA
Texte: Béréchit 18:1-22:24
La femme de Loth n’apparaît qu’une seule fois dans la Bible, mais son histoire dit beaucoup sur la difficulté humaine à se détacher du passé.
Lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe, villes gangrenées par la corruption et l’injustice, Loth et sa famille reçoivent l’ordre divin de fuir sans se retourner. Pourtant, son épouse jette un dernier regard vers la ville et se transforme en statue de sel. Ce n’est pas tant un châtiment qu’une image : celle de celui ou celle qui reste prisonnier de ce qu’il aurait dû quitter.
Le sel symbolise ici l’amertume et la culpabilité. Il donne de la saveur, mais pris seul, il brûle et dessèche. De même, la conscience de nos fautes est indispensable pour progresser, mais si elle devient obsession, elle finit par nous paralyser. Se retourner sur Sodome, c’est se figer dans le remords au lieu d’avancer. L’histoire de la femme de Loth nous met en garde contre ce piège : la culpabilité n’est utile que si elle conduit à l’action.
C’est pourquoi la tradition juive propose un geste symbolique : tremper le pain dans le sel le Chabbat. En hébreu, leḥem (pain) et melaḥ (sel) s’écrivent avec les mêmes lettres, simplement inversées. Ce geste rappelle qu’il faut transformer le sel en pain — autrement dit, convertir la douleur du passé en nourriture pour l’avenir.
Cette leçon vaut dans la vie quotidienne, notamment dans l’éducation. Réprimander un enfant sans lui montrer qu’il peut changer, c’est le condamner à se voir comme fautif plutôt que perfectible. L’essentiel est de transformer la faute en apprentissage, la culpabilité en progrès.
Ainsi, la femme de Loth ne représente pas seulement la désobéissance, mais le risque universel de s’enfermer dans la nostalgie ou le regret. Sa statue, dressée face au désert, nous rappelle que regarder en arrière trop longtemps revient à se transformer soi-même en sel : figé, stérile, incapable d’avancer
d’après MEÏR HAÏ THOMAS https://bethrivkah.f
Commentaire de la Haftara VAYERA
Texte: Véicha Ahat. Rois II 4:1-23
La haftara de cette semaine est tirée du Deuxième Livre des Rois. Le texte rassemble deux récits liés au prophète Élisée (Élisha), successeur d’Élie (Éliyahou). Élisée apparaît pour la première fois dans le Premier Livre des Rois (1 Rois 19, 19-21), lorsque Élie le trouve en train de labourer son champ et jette sur lui son manteau — symbole du transfert de la mission prophétique. Élisée quitte tout, brûle sa charrue et suit son maître, geste radical d’abandon au divin.
Les récits d’Élisée (2 Rois, chapitres 2 à 9) présentent un prophète proche du peuple, agissant dans la vie quotidienne. Sa présence montre que la sainteté ne réside pas seulement dans l’extase ou les miracles spectaculaires, mais s’enracine dans les hitoires simples de compassion, de fidélité et d’attention.
Notre haftara relate deux de ces épisodes : dans le premier, Élisée vient en aide à une veuve surendettée en multipliant son huile ; dans le second, il rend la fertilité à une femme stérile, la Shounamite. Cette femme aisée de Shounem accueille régulièrement le prophète avec hospitalité lorsqu’il passe dans la ville, et finit par lui aménager une chambre :
« Et cette femme dit à son mari :… faisons, je te prie, une petite chambre haute en maçonnerie, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier ; et quand il viendra chez nous, il s’y retirera. » (II Rois 4 :10)
En reconnaissance, Élisée lui annonce qu’elle aura un fils malgré sa stérilité.
Ce verset est cité dans le Traité Berakhot (10b), premier traité du Talmud, dont le thème central est la relation de l’homme à D.ieu à travers la prière et les bénédictions. La discussion met en parallèle le roi Ézéchias, juste et pieux, guéri par D.ieu non pour ses propres mérites mais pour ceux du roi David, et la femme de Shounem, une simple anonyme, dont la bonté attire la bénédiction divine. Ainsi, là où la prière d’un roi n’est exaucée qu’à travers les mérites d’autrui, l’acte spontané d’une humble femme devient source de vie.
Ce rapprochement nous enseigne que la valeur spirituelle d’un acte ne dépend pas du statut de celui qui le pose, mais de la pureté de son intention. Ézéchias prie en roi ; la Shounamite agit en femme de cœur. L’un implore, l’autre offre. Et c’est le don gratuit, né de l’hospitalité sincère, qui ouvre la porte à la bénédiction.
Ainsi, la vraie foi ne se mesure pas à la hauteur des prières, mais à la profondeur des gestes accomplis sans attendre en retour.
d’après sources diverses/
Réponses aux quiz
1. V 18 :2. 1) annoncer la naissance d’Isaac, 2) Guérir Abraham après sa Brit-mila, 3) Annoncer la destruction de Sodome et Gomorrhe.
2. V 18 :7. Ismaël, pour lui enseigner la mitsva de « Hakhnassat Orhim « (hospitalité)
3. V 18 :13. Afin de maintenir la paix entre eux.
4. V 18 :21. Celui d’une jeune fille qui a été exécutée pour avoir donné de la nourriture à un pauvre.
5. V 19 :17. Ils avaient eux-mêmes été associés aux fautes de Sodome, il n’est donc pas convenable qu’ils assistent au châtiment qui leur est épargné.
