Résumé de la Paracha MIKKETZ - HANOUCCA - ROCH-HODECH
Joseph croupit dans les geôles royales pendant deux ans encore, au terme desquelles le pharaon fait deux rêves étranges, que nul n'est en mesure de déchiffrer. Son échanson se souvient de l'Hébreu dont il fut le compagnon de cellule.
Joseph parvient effectivement à déchiffrer correctement les rêves du Pharaon, lui annonçant sept années d'abondance suivies de sept années de disette. Il lui conseille d'engranger le grain pendant les sept années grasses. Pharaon le nomme immédiatement vice-roi chargé des réserves. Joseph épouse Assenate, la fille de Potiphar, qui lui donne deux fils, Ménaché et Ephraïm.
Lorsque la famine survient, Joseph est en mesure de nourrir le royaume d'Égypte et les pays alentour. Jacob, qui ignore tout du destin de son fils préféré, envoie ses fils, à l'exception de Benjamin, acheter du grain en Égypte. Joseph, qu'ils ne reconnaissent pas, feint de ne pas les reconnaître et les accuse d'espionnage. Gardant Siméon en otage, il les envoie chercher Benjamin, remplissant secrètement leurs sacs de grain sans prendre leur argent; ils ne s'en aperçoivent qu’une fois sur le chemin du retour.
Comme la famine dure, Jacob est contraint de laisser les frères repartir avec Benjamin, dont Juda se porte garant. Ils sont chaleureusement accueillis, Siméon est libéré et Joseph leur fait servir un somptueux festin. Il dissimule également une coupe d'argent dans le sac de Benjamin. Démasquant le « coupable, » il exige de le garder à ses côtés comme serviteur..
Les quiz de la semaine
1. Que symbolise le fait que les vaches maigres dévorent les vaches grasses?
2. Que signifie le nom que Pharaon a donné à Joseph : « Tsafnat Paanéah »?
3. Qu’a exigé Joseph des égyptiens avant qu’il puisse leur vendre du blé ?
4. Quelle signification prophétique a l’expres-sion « Rédou » (descen-dez) employée par Yaacov au lieu de la formule « Lekhou » (allez) ?
5. Pourquoi la thora dit-elle « les frères de Joseph arrivèrent en Egypte » plutôt que les fils de Yaacov?
6. Pourquoi Joseph choisit-il spécifique-ment Chimon pour le mettre en prison?
Commentaire de la Paracha MIKKETZ - HANOUCCA - ROCH-HODECH
Texte: Béréchit 41:1-44:17
La paracha Mikketz est toujours lue durant la période de la fête de Hanoucca, qui tombe en hiver, lorsque la lumière extérieure est faible, et qui est précisément célébrée par l’allumage des bougies. À ce moment du récit, la situation de Joseph n’est pas très lumineuse non plus : il a été emprisonné à la suite de l’accusation injuste de la femme de Potiphar. Pourtant, il va sortir de l’obscurité de sa geôle pour devenir vice-roi d’Égypte.
Pharaon fait alors un rêve dont il ne parvient pas à trouver l’interprétation. Pour lui, la nature — et en particulier le Nil — est une divinité, donc immuable. Il lui est dès lors impossible d’envisager une famine à venir, comme Joseph l’expliquera. Contrairement au rêve de Jacob, où D.ieu se tient au sommet de l’échelle, Pharaon rêve qu’il se tient « sur le fleuve », ce qui est inconcevable selon la pensée égyptienne, puisqu’aucun homme ne peut être au-dessus de la nature. C’est pourquoi, lorsqu’il rapporte son rêve à Joseph, il le modifie légèrement en disant qu’il se trouvait « au bord du fleuve ».
Joseph lui explique alors que seul D.ieu peut donner l’interprétation véritable du rêve. C’est à partir de cette interprétation que le destin de Joseph, ainsi que celui de sa famille, va basculer. Joseph sait proposer les mesures nécessaires pour sauver l’Égypte et toute la région des sept années de famine à venir, ce qui lui vaut le respect de Pharaon et de tout le pays.
Joseph est appelé « ha-tsaddik » (le juste), car il a su préserver son identité et agir avec droiture malgré sa situation d’exil en Égypte. Il incarne une forme de messianisme selon laquelle la délivrance peut advenir à travers les relations et les échanges du peuple juif avec les autres nations. Son frère Juda, quant à lui, qui se porte garant de Benjamin et permet ainsi le retour de Joseph dans la famille, représente une autre forme de messianisme : celle qui naît du rayonnement propre du peuple d’Israël sur la terre d’Israël. Cette idée peut être rapprochée du candélabre du Temple, dont la lumière rayonnait vers l’extérieur — les fenêtres du Temple étant conçues pour laisser sortir la lumière, et non pour la faire entrer.
Le candélabre comportait sept branches. S’appuyant sur un verset de Zacharie qui compare le peuple juif à un candélabre d’or, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi explique que chacune des sept lampes correspond à l’un des sept traits de caractère saints: la bonté (‘hessed), la rigueur (guevoura), la compassion (tiféret), etc. Le Rabbi de Loubavitch enseigne que, de la même manière qu’il existe sept branches distinctes, chacun peut servir D.ieu selon sa propre personnalité et sa voie particulière, à condition d’illuminer le monde conformément à la volonté divine
d’après Rav Cherki, Chabad.org
Commentaire de la Haftara MIKKETZ - HANOUCCA - ROCH-HODECH
Texte: Roni Vésimhi. Zekharia 2:14 - 3:7
La haftara de cette semaine est tirée du livre de Zacharie, dont l’action se situe à l’époque du retour du peuple juif de l’exil babylonien. Le peuple est revenu, certes, mais le Temple reste détruit, le culte est fragile et les responsables spirituels sont contestés. La communauté se demande si le service de D.ieu est encore possible. Il est temps de restaurer la légitimité et la grandeur du culte.
La vision du prophète prend alors la forme d’un procès céleste : Josué, le grand prêtre, représente le peuple devant D.ieu. Ses vêtements sales symbolisent les fautes accumulées, tandis que Satan incarne l’accusation et le rappel constant du passé. D.ieu ne nie pas la faute, mais refuse qu’elle condamne l’avenir : Jérusalem est un tison arraché du feu, sauvé pour une mission bien précise.
L’ange de D.ieu ordonne que l’on retire à Josué ses vêtements impurs et qu’on lui donne des habits purs ainsi qu’un turban: «Qu’on lui mette une tiare propre sur la tête ! » (Zacharie 3,5).
Ce verset est cité dans le traité Shabbat du Talmud de Jérusalem (6,4,4), qui traite des objets que l’on peut porter lorsqu'on sort dans l'espace public le Chabbat et plus particulièrement en ce qui concerne les coiffes, turbans et tiares. Le verset de Zacharie est utilisé pour montrer que la tiare sacerdotale n’est pas un simple ornement (une charge), mais un véritable vêtement, intrinsèquement lié à la fonction sacrée et participant à la restauration de la dignité du grand prêtre.
Cela nous enseigne d’abord que la dignité n’est pas un luxe ; elle fait partie de l’essentiel. Le turban — même élégant, même symbolique — est considéré comme un habit indispensable, et non comme une parure superflue. Se présenter avec dignité, préserver son honneur, sa fonction et son identité n’est pas de la vanité, mais une condition fondamentale de la vie spirituelle.
Mais dans le contexte très particulier du procès céleste décrit par Zacharie, où le grand prêtre Josué est mis en accusation, on peut aller plus loin. Ce passage du Talmud choisit de ne pas s’attarder sur la faute elle-même, mais sur l’acte qui rend à l’homme sa place. Elle retient le geste de restauration plutôt que l’accusation. Cela nous enseigne peut-être que, confrontés à nos propres fautes, l’essentiel n’est pas ce qui nous a salis, mais ce qui peut nous relever et nous rendre à nouveau dignes.
d’après sources diverses/
Réponses aux quiz
1. V.41:4. Que les années de famine feront oublier les années d’abon-dance (et non pas qu’elles ne suffiront pas à assurer la subsistance pour les années de famine).
2. V.51:45. Celui qui dévoile les choses cachées et obs-cures.
3. V.41:55. Qu’ils se fassent circoncire.
4. V.42 :2. Cette expression fait allu-sion aux 210 années (guématria de « Rédou ») passées en Egypte.
5. V.42 :3 Car ils avaient décidé de profiter de leur voyage en Egypte pour tenter de retrouver Joseph et de le racheter à tous prix.
6. V 42 :24. C’est lui qui l’avait jeté dans le puits Il ne l’a emprisonné que le temps où ses frères étaient présents, comme il est écrit : ‘Et il le mit en prison sous leurs yeux ».
