Les textes de la semaine : Chabbat VAYEHI

Résumé de la Paracha VAYEHI

Jacob vit les 17 dernières années de sa vie en Égypte. Avant sa mort, il demande à Joseph de faire le serment qu’il l’enterrera en Terre Sainte. Il bénit les deux fils de Joseph, Manassé et Ephraïm en commençant, au grand étonnement de leur père, par le cadet, Ephraïm.

Le patriarche souhaite révéler la fin des temps à ses enfants, mais il en est empêché. Jacob bénit alors ses fils, attribuant à chacun le rôle de sa tribu. Il demande ensuite à être enterré avec ses pères à Hébron dans le tombeau des Patriarches au côté de sa femme Léa.

Un long convoi funéraire composé des descendants de Jacob, des ministres de Pharaon, des nobles de l’Égypte et de la cavalerie égyptienne accompagne Jacob dans son dernier voyage vers la Terre Sainte, où il est enterré dans la grotte de Makhpela à Hébron.

Joseph meurt à son tour en Égypte à l’âge de 110 ans. Lui aussi ordonne que ses ossements soient sortis d’Égypte pour être enterrés en Terre Sainte, mais cela ne se produira que lors de l’Exode des Israélites d’Égypte bien des années plus tard. Avant sa mort, Joseph transmet aux Enfants d’Israël le testament qui sera le ferment de leur espoir et de leur foi dans les difficiles années à venir : « D.ieu se souviendra de vous et vous fera sortir de ce pays vers celui qu’Il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. »

 

Les quiz de la semaine

 

1. Quelles sont les 3 raisons pour lesquelles Yaacov n’a pas voulu être enterré en Egypte?
2. Qui Yaacov désigne-t-il sous le terme Emori ?
3. Quelle information Yaacov voulait-il révéler à ses enfants à la fin de sa vie, mais il en a été empêché ?
4. Pourquoi Yissakhar est-il comparé à un âne musclé ?
5. Quels sont les 2 fils de Yaacov qui n’ont pas porté son cercueil ?

Commentaire de la Paracha VAYEHI

Texte: Béréchit 47:28-50:26


La Paracha de cette semaine raconte comment Jacob, à l’approche de la mort, bénit les fils de Joseph : « Et Jacob avança sa main droite et la mit sur la tête d’Éphraïm, qui était le cadet, et sa main gauche sur la tête de Manassé. Il croisa ses mains, car Manassé était l’aîné… Et Joseph dit à son père : Pas ainsi, mon père ; car celui-ci est l’aîné ; mets ta main droite sur sa tête. Et son père refusa et dit : je le sais, mon fils, je le sais. Lui aussi deviendra un peuple mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa postérité sera une multitude de nations. »
Le talmud explique que Manassé, le premier né fut ainsi nommé pour remercier D.ieu d’avoir permis à Joseph de surmonter les terribles épreuves qu’il dut subir en Egypte et dans la maison de son père. Le second fils Ephraïm, fut, lui, nommé pour remercier D.ieu d’avoir permis à Joseph de prospérer en terre hostile d’Egypte. Manassé représente le souvenir du monde ancien. Tant que subsiste l’attachement à ce monde la bénédiction des sages est moins nécessaire. Ephraïm symbolise lui le monde nouveau. Il est possible qu’il rejette ses racines à la recherche d’une nouvelle culture et d’un nouvel héritage. Celui-là plus que l’autre à besoin de la bénédiction des sages.
De manière générale, l’un des thèmes favoris dans la Genèse est celui du cadet prenant priorité sur son ainé. Ainsi D.ieu accepte l’offrande d’Abel avant celle de Caïn, fait alliance avec Isaac plutôt qu’avec Ismaël, permet à Jacob de s’accaparer le droit du premier né ainsi que la bénédiction due à son frère ainé Esaü.
Certes, suivant la loi de la Torah, le fils ainé a certaines prérogatives : il hérite d’une double portion, même s'il est né d'une épouse mal aimée (Deut21: 15-17). La loi juive enseigne aussi qu’un jeune frère devrait honorer un frère plus âgé de la même manière que les parents sont honorés, en particulier lorsque celui-ci a contribué à son éducation (Yoreh Deah240:22). Mais au travers de ces exemples, la Torah nous indique aussi que la naissance ne fait pas la destinée. C’est pourquoi il nous appartient de pousser également chacun de nos enfants à accomplir son propre destin, quel que soit son rang de naissance.

sources diverses  

 

Commentaire de la Haftara VAYEHI

Texte: Vayikrévou. Rois I 2:1-12


Vayikrévou. Rois I 2:1-12
Dans la Haftara de cette semaine, le roi David, sentant la mort approcher, donne à son fils Salomon ses derniers conseils qui l’aideront à tenir son rôle. Certains de ces conseils sont empreints de noblesse. D’autres sont bassement politiques. Parmi les premiers, David appelle Salomon à rester fidèle à la torah et aux voies du seigneur : « Obéis fidèlement à l'Eternel, ton Dieu, en marchant dans ses voies, en observant ses lois, ses préceptes, ses règles et ses statuts, tels qu'ils sont écrits dans la loi de Moïse, afin que tu prospères dans toutes tes œuvres et dans toutes tes entreprises ». On peut se demander quelles étaient exactement les attentes de David sur ce point ? L’opinion des commentateurs diffèrent à ce sujet : Pour David Kimché (13e siècle) David voulait que Salomon s’en tienne aux commandements de la Torah. Pour Yossef Kara (12e siècle), il voulait que son fils respecte les lois du deutéronome relatives aux rois qui auraient eu pour effet de limiter constitutionnellement ses excès.
Rabi Levi ben Gershon pense lui que Salomon devait observer dans son cœur ce que D.ieu lui avait commandé d’observer. Et cela ne pouvait se faire qu’en étudiant la Torah. Rabi Levi avance une réflexion intéressante sur le but de l’éducation : celle-ci vise à donner à chacun les outils nécessaires pour faire face aux situations de la vie auxquelles il sera confronté. Par conséquent, un roi juif ne pourra être un bon roi juif sans une bonne éducation juive. La même ligne de pensée peut s’appliquer à chacun de nous : si nous ne faisons pas l’effort d’acquérir le bagage nécessaire pour penser et réagir en tant que juifs, nous nous coupons de toute vie spirituelle significative car nous ne pouvons pas comprendre ce qu’est le judaïsme.

d’après Rabbi Mordechaï (Mitchell) Silverstein, http://www.uscj.org.il/commentaries/ 

 

Réponses aux quiz

1. V 47 :29. a) Parce que l’Egypte allait être frappée par la plaie de la vermine b) Pour ne pas souffrir au moment de la résurrection des morts c) Pour éviter que le Egyptiens ne fasse de lui une divinité.
2. V 48 :22. Esaü. Car il s’était comporté comme un Emorite (un ennemi) et parce qu’il trompait son père avec ses paroles (Imré Phi).
3. V 49 :1. La date de la venue du Machiah.
4. V 49 :14. De même qu’un âne musclé porte de lourdes charges, Yissakhar porte le poids de la Thora.
5. V 50 :13. Lévi car ses descendants porteront l’arche sainte et Yossef car il était vice-roi.