Commentaire de la Paracha AHAREI-MOT-KEDOCHIM
Texte: Vayikra 16:1-20:27
La paracha Kedochim s’ouvre sur une injonction essentielle : «
Soyez saints, car Moi, l’Éternel, votre D.ieu, Je suis saint » (Lévitique 19,2).
Selon Rachi, cette phrase résume les fondements mêmes de la Torah (goufé Torah). L’idée de sainteté est donc centrale, et le Midrach suggère qu’elle doit être liée à la réalité physique de l’homme, à la manière dont nous vivons notre quotidien dans le monde concret.
Ibn Ezra affirme que le but ultime de la sortie d’Égypte était qu’Israël devienne un peuple saint. La sortie d’Égypte ne se trouve donc justifiée que si Israël continue à suivre la Loi donnée au Sinaï et entretient une relation sainte avec D.ieu. Rachi comprend cette sainteté comme une mise à distance des comportements sexuels interdits. Se préserver de la débauche, est selon lui, le moyen préventif de ne pas sombrer dans le péché.
Le Ramban (Nahmanide) considère que cette vision est trop minimaliste : on peut suivre la loi à la lettre tout en restant immoral. Il appelle donc à une modération même dans les choses permises, pour se rapprocher de la volonté divine au-delà de la simple obéissance. La véritable sainteté est pour lui un effort volontaire de dépassement personnel.
Rabbénou Béhayé pousse plus loin cette idée en insistant sur une sainteté qui commence dans la pensée. C’est par une intention pure que l’homme élève ses actes, même les plus ordinaires. Cela correspond à une vision spirituelle dans laquelle tout commence par la pensée, passe par la parole (étude, prière), puis se réalise dans l’acte.
Contrairement à une vision qui opposerait le spirituel au matériel, la tradition juive enseigne que la sainteté consiste à sanctifier le monde matériel, et non à s’en écarter. Le Ramhal (Rabbi Moché Hayim Luzzatto) explique que même les choses les plus simples, contiennent une lumière divine cachée. Le rôle de l’homme est de révéler cette présence à travers ses choix éthiques.
Ainsi, la sainteté n’est pas une séparation d’avec la vie, mais un engagement à la transformer. L’homme devient alors, par ses actes, un sanctuaire vivant.
source:d’après Rav Mordékhai Chriqui https://www..frramhal.com