Commentaire de la Paracha NITSAVIM

Texte: Dévarim 29:9-30:20

Dans la Paracha de cette semaine, la Torah place le peuple d’Israël devant un choix radical :« Ce sont la vie et la mort que J’ai placées devant toi, la bénédiction et la malédiction : tu choisiras la vie » (Deut 30:19).
À première vue, le message semble simple : obéir à la volonté divine entraîne la bénédiction, tandis que la désobéissance mène à la malédiction. Mais un verset attire particulièrement l’attention : la Torah décrit un homme qui dit en son cœur :
« J’aurai la paix, même si je marche dans l’obstination de mon cœur — afin d’ajouter l’ivresse à la soif. » (Deut 29:18).
Ce verset dénonce une forme d’arrogance : celle de croire que l’on peut transgresser la loi sans en subir les conséquences. C’est une attitude dangereuse, où l’on se convainc soi-même que les avertissements divins ne nous concernent pas.
La Torah réagit à cette posture par des mots très forts :
« D.ieu ne voudra point lui pardonner… Toute sa colère s’enflammera contre cet homme. » (Deut 29:19), et ajoute qu’il connaîtra un sort semblable à celui de Sodome et Gomorrhe.
Pourquoi une telle comparaison ? Ce n’est pas seulement pour évoquer un châtiment spectaculaire, mais pour désigner un certain type d’indifférence intérieure. Sodome, dans la tradition biblique, est associé non seulement à l’immoralité, mais à une fermeture du cœur : l’absence de solidarité, le refus d’assumer une responsabilité collective, l’indifférence au sort d’autrui, le refus d’intercéder ou de plaider pour les autres. De la même manière, l’individu qui pense pouvoir se soustraire à toute conséquence morale se place lui aussi dans une logique de rupture — rupture avec la communauté, avec l’alliance, avec l’idée même de responsabilité.
Ce que la Torah nous enseigne ici, c’est que les bénédictions et les malédictions ne sont pas de simples sanctions extérieures. Elles révèlent le type de personne que nous devenons à travers nos choix. Être digne de la bénédiction, ce n’est pas seulement «bien agir », c’est vivre en conscience, en assumant sa place dans le monde. C’est être un témoin, un exemple, quelqu’un qui ne détourne pas les yeux face au mal, qui ne se réfugie pas dans des justifications pour éviter d’agir.
source:d’après https://www.alephbeta.org