Commentaire de la Haftara VAYISHLAH

Texte: Hazon Ovadia. Ovadia 1:1-21


Hazon Ovadia. Ovadia 1:1-21
Les livres des prophètes se suivent mais ne se ressemblent pas tous. La semaine dernière, le livre du prophète Hochéa constituait l’une des prophéties les plus longues du livre des « Douze prophètes ». Cette semaine, la Haftara correspond à la totalité du livre d’Ovadia qui est le plus petit livre de tout le corpus biblique, avec un seul chapitre et seulement 21 versets.
Cette concision ne doit pas masquer l’importance de ce livre dans le paysage biblique et la grandeur de son auteur. Comme nous le verrons, ce livre constitue une sévère mise en garde contre les persécuteurs d’Israël, et notamment contre la civilisation d’Essav ou Edom, généralement identifiée par l’Empire romain et l’Occident, dont la suprématie est toujours à l’œuvre de nos jours.
La tradition nous enseigne qu’il n’est pas innocent que ce se soit Ovadia qui ait porté cette prophétie annonçant la destruction finale inéluctable du royaume d’Edom, dans la mesure où lui-même était un Guer (converti) originaire du peuple édomite. Dans ce contexte, ses paroles prennent un relief tout particulier.
La Guémara (traité Sanhédrin p.39b) nous donne des renseignements précieux sur la personnalité d’Ovadia. Nos Sages nous rappellent qu’il vécut à une époque particulièrement difficile où régnaient le roi A’hav et son épouse Izével qui avaient décidé d’éliminer tous les prophètes d’Israël. Or, Ovadia, tout en travaillant au palais royal, avait pris sur lui de soutenir ces prophètes pourchassés, de les cacher et de les nourrir. Il dépensa toute sa fortune à cette tâche, si bien qu’à la fin de sa vie, il ne lui restait plus rien si ce n’est une petite fiole d’huile. Nous nous souvenons que c’est sur le dénument de sa veuve venue demander de l’aide au prophète Elicha que commençait la Haftara de Vayéra que nous avons commentée précédemment.
Nos Sages soulignent ainsi le contraste saisissant entre Essav qui vécut avec deux Tsadikim (Justes), ses parents Its’hak et Rivka, et qui pourtant se détourna du bon chemin, et Ovadia qui vécut parmi deux mécréants, A’hav et Izével, et qui poursuivit la vertu sans faillir.
Enfin, mentionnons cet éloge que nos Maîtres adressent à Ovadia en soulignant un verset qui décrit le prophète comme « craignant beaucoup D.ieu », et nos Maîtres de nous dire qu’il s’agit d’un éloge plus important encore que celui fait à Avraham qualifié « simplement » de « craignant D.ieu ».
d’après Jonathan TEBOUL www.torah-box.com